vendredi 30 octobre 2009

Etes vous végétariens?

Parce que tout indique que pour contribuer à lutter contre le réchauffement climatique, il faut que nous abandonnons progressivement nos habitudes carnivores.

A ce sujet, un article parus dans les échos, dont je vous livre ici un extrait:

"Lord Stern : devenir végétarien pour lutter contre le réchauffement climatique

[ 27/10/09
L'une des plus influentes autorités sur le réchauffement climatique dénonce les effets de l'élevage animal. Il estime également que le monde a " désespérément besoin " de la participation de Barack Obama au sommet de Copenhague.
AFP/Jean-Pierre Müller

DE NOTRE CORRESPONDANT A LONDRES

Manger de la viande va-t-il devenir socialement inacceptable ? Nicholas Stern, l'auteur, en 2006, d'un des plus influents rapports sur le changement climatique et autorité sur ces questions, n'est pas loin de le penser. Un peu comme vis-à-vis des automobilistes en état d'ivresse, notre tolérance vis-à-vis de ceux qui ne s'orientent pas vers un régime végétarien va diminuer au cours des prochaines années, compte tenu des conséquences pour la planète de l'élevage d'animaux, explique ce Lord britannique dans une interview au " Times " de Londres.

" La viande entraîne un gaspillage d'eau et crée beaucoup de gaz à effets de serre. Elle exerce une pression considérable sur les ressources de la planète. Un régime végétarien est bien meilleur, " explique Lord Stern.

Le méthane, en grande quantité dans les flatulences des vaches et des cochons, aurait un impact sur l'effet de serre 23 fois plus puissant que le carbone. Selon les Nations Unies, la production de viande serait également responsable de 18 % des émissions de carbones si l'on inclut les gaz émis par toute la chaîne des fermes d'élevages à la production de nourriture pour les animaux, écrit le " Times ".

http://www.lesechos.fr

jeudi 29 octobre 2009

Small is beautiful

SMALL IS BEAUTIFUL Extraits E.F Schumacher - collection Point 105 Extraits choisis
"Puisque même les hommes les plus ordinaires ont une âme, nul accroissement de richesse matérielle ne leur sera jamais d'aucune compensation pour des compromis qui insultent leur dignité et restreignent leur liberté...L'industrie doit répondre à des critères qui ne sont pas exclusivement économique."
RH Tawey

Le problème de la production:

L'illusion d'avoir des pouvoirs illimités, entretenue par des réalisations scientifiques et technologiques étonnantes, à fait naître une seconde illusion associée à la première: celle d'avoir résolu le problème de production. Cette dernière repose sur le refus de distinguer REVENU et CAPITAL, capital irremplaçable que l'homme n'a pas fabriqué, mais simplement trouvé, et sans lequel il ne peut rien faire.

Un homme d'affaire ne considérerait pas qu'une firme est viable si il la voyait user si rapidement son capital. Comment dans ces conditions, ignorer ce fait essentiel lorsqu'il est question de cette grande entreprise qu'est l'économie du vaisseau spatial Terre et, en particulier de ses riches passagers? Ces illusions résultent principalement, ai-je suggéré, de notre inaptitude à reconnaître que le système industriel moderne, avec sa sophistication intellectuelle, épuise les richesses mêmes sur lesquelles il s'est édifié. Pour parler le langage de l'économiste, il vit sur un capital irremplaçable qu'il considère allègrement comme un revenu.

J'ai précisé 3 catégories différentes de ce même capital: les ressources fossiles, les marges de tolérance de la nature et la substance humaine. La substance de l'homme ne se mesure pas en terme de produit national brut. Peut-être d'ailleurs ne peut-on pas la mesurer du tout, excepté quelques symptômes d'échec. Ce n'est pourtant pas notre propos d'entrer ici dans les statistiques concernant ces symptômes, tels que rébellion, crime, drogue, vandalisme, dépression nerveuse, etc. Les statistiques ne prouvent jamais rien.

Quelle est donc ma thèse? Tout simplement qu'il nous faut avant toute chose éviter la catastrophe à laquelle nous courons aujourd'hui. Et qui doit entreprendre une telle tâche? A mon avis chacun d'entre nous, vieux ou jeune, avec ou sans pouvoir, riche ou pauvre, avec ou sans influence.

Parler du futur est utile, à la seule condition que cela aboutisse à une action concrète dans le présent. Que pouvons-nous faire actuellement? Bien comprendre le problème et envisager l'éventualité d'un nouveau style de vie avec de nouvelles méthodes de production et de nouvelles habitudes de consommation: un style de vie conçu pour durer en permanence.

En agriculture et en horticulture, nous pouvons nous consacrer à la mise au point de méthodes de production biologiquement saines, améliorer la fertilité des sols et produire santé, beauté et pérennité.

Nous pouvons nous intéresser à de nouvelles formes d'association entre dirigeants et ouvrier/employé, même à des formes de copropriétés.

Dans le domaine de l'industrie, nous pouvons nous pencher sur l'évolution de la technologie à petite échelle, technologie relativement non-violente, "technologie à visage humain". Ainsi les ouvriers pourraient-ils tirer plaisir de leur travail au lieu de ne travailler que pour leur paie et de n'attendre - d'une façon désespérée- de satisfaction que de leurs seules heures de loisirs.

Paix et pérennité:
La croyance dominante des temps modernes tient la prospérité universelle pour le fondement le plus solide de la paix.

On en chercherait enfin une preuve historique: la preuve que les riches se sont toujours trouvés moins belliqueux que les pauvres. Mais n'objectera-t-on pas alors qu'ils ne se sont jamais sentis en sécurité en face des pauvres, que leur agressivité résulte de la peur, et que la situation serait bien différente si tout le monde était riche, Pourquoi un homme riche ferait-il la guerre? Il n'a rien à y gagner. Les pauvres, les exploités, les opprimés n'y seraient-ils pas si enclins, eux qui n'ont rien à y perdre, sinon leurs chaînes?

La route de la paix, soutient-on, suit la route de la richesse. Cette croyance dominante des temps modernes exerce une attraction presque irrésistible. L'attrait est même double, car les questions d'éthique n'entrent pas du tout en jeu. Tout ce qu'on nous demande est de ne pas nous comporter de façon stupide, irrationnelle, de ne pas nous entre-tuer.

Pauvres et mécontents doivent écouter le message qui les invite à ne pas déranger ou tuer, par impatience, la poule qui, sans aucun doute, pondra des œufs d'or pour eux aussi, le moment venu. Quant aux riches, ils doivent avoir de temps à autre, l'intelligence d'aider les pauvres, car c'est pour eux le moyen de devenir encore plus riches.

Gandhi avait coutume de dénigrer "ce rêve de système si parfait, que nul n'aurait besoin d'être bon". La question de départ est de savoir s'il peut y avoir assez de richesse pour tout le monde. Nous rencontrons aussitôt une sérieuse difficulté. Que signifie "assez" ? Qui peut en décider? Certainement pas l'économiste, qui court après la "croissance économique" comme après la plus haute de toute les valeurs et qui n'a, par conséquent, aucune notion de satiété. Il y a des sociétés pauvres qui manquent de bien des choses. Mais où trouver la société riche qui crie: "Halte ! Nous en avons assez"? Il n'en existe aucune.

Laissons la l'idée de satiété, et examinons la croissance des besoins en ressources mondiales. Concentrons-nous sur le type de ressource qui occupe une position centrale:

L'énergie.

La consommation de celle-ci a triplé en 25 ans. Cette multiplication serait imputable pour moitié à l'accroissement de la population et pour moitié à l'accroissement de la consommation par tête.

Les population des pays "riches" représentant environs 25% (de la popu. mond) consomment environs 72% de l'énergie mondiale. Les populations des pays "pauvres" représentant environs 75% ( de la popu. mond) consomment environs 28% de l'énergie mondiale. Pourtant, ce sont les " riches" , et non les pauvres qui causeront - et de loin - le plus de ravages.

Mais si les " riches" décidaient - la probabilité est faible - que leur consommation d'énergie par tête, qui représente déjà (1974) quatorze fois celle des " pauvres", est en vérité assez élevée et qu'il faut stopper là sa progression, alors, nous verrions une réelle différence. Il est clair que les " riches" sont entrain de spolier le monde de ses réserves en combustible assez bon marché, facilement exploitables, mais irremplaçables et données une fois pour toutes.

Considérer le monde actuel comme une unité manque de réalisme. Les ressources énergétiques ne sont pas distribuées de manière uniforme. Toute pénurie, si faible soit-elle divise immédiatement le monde entre "possédants" et "non-possédants" suivant des frontière entièrement nouvelles. Les zones privilégiées ,telles que le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, éveillent l'envie, alors que les zones à forte consommation, telles que l'Europe de l'Ouest et le Japon, se retrouve dans la situation peu enviable de légataires à titre universel. Belle source de conflit potentiel...

La proposition qui consiste à remplacer chaque année des milliards de tonnes de combustibles fossiles par l'énergie nucléaire revient à résoudre le problème du combustible en créant un problème d'environnement et d'écologie d'une ampleur sans précédant: les déchets radioactifs doivent être hermétiquement enfermé et enterré pendant 25 000 ans avant de devenir inoffensifs.

Quelle que soit la source d'énergie, la multiplication de la consommation par deux, puis quatre, puis six..., n'autorise pas à trouver de réponse satisfaisante au problème de la pollution. La croissance économique qui, considérée du point de vue de l'économie, de la physique, de la chimie et du point de vue technologique, n'a pas de limite perceptible, doit nécessairement aboutir à une impasse si l'on se place du point de vue des sciences de l'environnement. De fait, la consommation d'énergie fait courir des dangers sans précédant à l'environnement.

Une philosophie qui cherche l'accomplissement de l'homme dans la seule poursuite de richesses - en bref, le matérialisme - ne cadre pas avec ce monde, car une tel attitude ne connaît aucun principe de limitation, alors que l'environnement dans lequel elle s'inscrit est, lui, strictement limité.

La solution d'un problème en fait surgir dix nouveaux, qui sont la conséquence de cette première "solution". Les nouveaux problèmes ne viennent pas d'un échec accidentel, mais du succès technologique. Fiers de leurs propre optimisme, certains sont portés à croire " que la science trouvera une porte de sortie". Mais à la seule condition qu'intervienne un changement volontaire et fondamental dans la direction imprimée à l'effort scientifique.

La politique du "davantage, toujours davantage", jusqu'à ce que tout le monde soit saturé de richesses, doit donc être sérieusement remise en question, au moins sur deux points: la disponibilité des ressources de base et, en second lieu où en complément, la capacité de l'environnement à résister au degré d'interférence que cette croissance suppose. Nul doute que l'idée d'enrichissement personnel exerce un fort attrait sur la nature humaine. Keynes* nous a prévenu que le temps n'était pas encore venu d'un retour "à certains principes les plus sûrs et les plus solides de la religion, à ces vertus traditionnelles qui veulent que l'avarice soit un vice, la pratique de l'usure un délit, et l'amour de l'argent méprisable".

Si l'on cultive systématiquement les vices humains, comme la cupidité et l'envie, on obtient inévitablement une régression de l'intelligence, pas moins. Quiconque est poussé par la cupidité ou l'envie perd la faculté de voir les choses comme elles sont réellement, de voir les choses dans leur intégrité et leur ensemble.

Le produit national brut peut bien s'élever rapidement, à en croire les chiffres, telle n'est pas l'expérience des gens eux-mêmes, placés dans un contexte de frustration, d'aliénation et d'insécurité grandissante. Après un temps même le produit national brut refuse de croître davantage. La cause n'en est pas un échec technologique où scientifique, mais une paralysie progressive due à un manque de participation, qui se traduit par diverses formes d'évasions, aussi bien chez les opprimés et les exploités qu'au sein des groupes très privilégiés eux-mêmes.

Mais est-il encore vraisemblable où crédible de considérer les maladies sociales graves, qui minent aujourd'hui bien des sociétés riches, ne sont que de simples phénomènes passagers, qu'un gouvernement compétent- si nous pouvions avoir un gouvernement réellement compétent ! - pourrait extirper simplement grâce à une plus grande fermeté ?

Je suggère que la prospérité universelle, au sens moderne du terme, ne soit plus prise pour fondement de la paix; car une telle prospérité ne peut être accessible, si elle l'est jamais, que par le culte de pulsions de la nature humaine comme la cupidité et l'envie. Or celles-ci nuisent à l'intelligence, au bonheur, à la sérénité, et par conséquent à la tranquillité de l'homme.

En résumé, l'homme d'aujourd'hui est bien trop adroit pour arriver à survivre sans sagesse. personne ne travaille vraiment pour la paix, à moins de travailler pour un retour à la sagesse. Espérer pouvoir retarder la recherche de la bonté et de la vertu jusqu'à l'accession à la prospérité universelle et, par la seule poursuite de richesse, sans se soucier de questions spirituelles et morales, vouloir instaurer la paix sur terre, n'est ni réaliste, ni scientifique, ni rationnel.

Maintenant que nous connaissons de grand succès, le problème de la vérité spirituelle et morale vient occuper le devant de la scène. D'un point de vue économique, le noyau centrale de la sagesse est la pérennité. Pour citer Ganghi, il est plus vraisemblable que " la terre produit assez pour satisfaire les besoins de chacun, mais non pour satisfaire sa cupidité ". La pérennité est incompatible avec une attitude de rapace, cultiver et multiplier les besoins est l'antithèse de la sagesse. C'est aussi l'antithèse de la liberté et de la paix.

Toute multiplication des besoins tend à augmenter la dépendance à l'égard de forces extérieures qui échappent à notre contrôle, et alimente par conséquent la peur existentielle. Des " solutions " scientifiques où technologiques qui empoisonnent l'environnement, où dégradent la structure sociale et l'homme lui même, ne sont d'aucun profit, indépendamment de leur conception brillante ou de leur grand attrait superficiel.

Des machines toujours plus grosses, entraînant des concentrations économiques toujours plus grandes, et violant toujours d'avantage l'environnement, ne représentent nullement le progrès: ce sont autant de refus de sagesse.

Qu'attendons-nous réellement des savants et des techniciens? Je répondrais volontiers que nous avons besoin de méthodes et d'équipement qui soient: - assez bons marché pour être accessibles à presque tout le monde; - susceptibles d'une application sur une échelle réduite; - compatibles avec le besoin de créativité de l'homme. Toute machine utile à tous a sa place, mais il ne devrait pas y avoir place pour des machines qui concentrent le pouvoir dans les mains de quelques-uns et transforment les masses en simples surveillants des machines, quand celles-ci ne leur volent pas leur emploi.

A supposer , faisait observer Aldous Huxley, que les inventeurs et les ingénieurs aient désormais pour fin avouée, " de fournir aux individus les moyens d'effectuer un travail profitable et présentant une importance intrinsèque, d'aider les hommes et les femmes à parvenir à l'indépendance à l'égard des patrons, de sorte qu'ils puissent devenir leurs propres employeurs, ou membres d'un groupe coopératif se gouvernant lui-même, et travaillant pour sa subsistance et pour un marché local, (...) ce progrès technique différemment orienté aurait pour résultat (...) une décentralisation progressive de la population, de l'accessibilité à la propriété foncière, à la possession des moyens de production, au pouvoir politique et économique".

Si méthodes et machines doivent être assez bon marché pour être généralement accessibles, cela signifie que leur coût doit pouvoir se définir par rapport au niveau de revenus de la société dans laquelle elles sont appelées à servir. J'en suis arrivé à la conclusion que le plafond du montant moyens des immobilisations par poste de travail est probablement donné par le salaire annuel d'un ouvrier de l'industrie capable et ambitieux. (ex: si un ouvrier gagne 10 000§ /par an , le coût moyen de création de son poste ne devrait en aucune façon excéder 10 000 dollars).

Si le coût est singulièrement plus élevé, la société en question risque d'éprouver de sérieuses difficultés : concentration exagérée de richesse et de pouvoir aux mains de rares privilégiés; problème grandissant des " laissés pour compte ", qui ne peuvent pas s'intégrer à la société, et constituent une menace toujours plus forte; chômage structurel; mauvaise distribution de la population en raison d'une urbanisation excessive; frustration et aliénation générales, accompagnées de taux de criminalité vertigineux, etc.

Deuxième condition l'échelle réduite: D'après le professeur Leopold Kohr, des opérations à petite échelle sont toujours, semble-t-il, moins nuisibles à l'environnement naturel que des opérations à grande échelle, pour la simple raison que leur force individuelle est faible par apport aux forces de récupération de la nature. Il y a quelque sagesse dans la petitesse, ne serait-ce que eu égard à la petitesse et à l'éparpillement du savoir humain qui repose sur l'expérience bien plus que sur la compréhension.

Le pire des dangers vient invariablement de l'application brutale, sur une grande échelle, d'un savoir partiel, comme nous en sommes journellement les témoins avec l'énergie nucléaire, la chimie nouvelle en agriculture, la technologie des transports et d'innombrables autres choses encore.

*Lord Keynes - économiste -"Essais de Persuasion" Gallimard 1933.

"La Science, la Liberté et la Paix " A.Huxley . édition du Rocher

SMALL IS BEAUTIFUL Extraits E.F Schumacher - collection Point 105

En complément cet article, la sortie d'un court ouvrage sur Keynes dans la collection Troisième Culture est à signaler http://www.troisieme-culture.com/-Actualite-.html

mercredi 28 octobre 2009

L'entrainement de l'esprit en 8 verses


Avec la pensée d’atteindre l’illumination
Pour accomplir le bien de tous le êtres,
Plus précieux que des joyaux qui comblent tous les vœux,
Ma pratique constante sera de les regarder comme chers.

Chaque fois que je serai avec d’autres personnes
Ma pratique sera de me considérer comme le moindre de tous,
Et du plus profond de mon cœur
Je reconnaîtrai les autres comme étant suprêmes.

Dans toutes mes actions j’examinerai mon esprit
Et dès que surgira une perturbation mentale,
Inconvenable pour moi-même et les autres,
Je l’affronterai fermement et la détournerai.

Chaque fois que je rencontrerai un être de nature méchante
Accablé par un karma négatif et une souffrance intense,
Je regarderai comme cher un être aussi rare,
Comme un précieux trésor que j’aurais découvert.

Si d’autres personnes, sous l’effet de la jalousie,
M’injurient, me calomnient et me dédaignent,
Ma pratique sera d’accepter la défaite
Et de leur offrir la victoire.

Si quelqu’un à qui j’ai fait du bien
Et en qui j’ai placé une grande confiance
Me blesse profondément,
Ma pratique sera de le regarder comme mon maître suprême.

En bref, j’offrirai de façon directe et indirecte
Tout avantage et tout bonheur à tous les êtres, mes mères.
Je pratiquerai en secret de prendre sur moi le fardeau
De toutes leurs actions nuisibles et leurs souffrances.

Par la perception de tous les phénomènes comme illusoires
Je garderai ces pratiques pures de toutes les souillures des huit préoccupations mondaines
Et, libéré de l’attachement, je délivrerai tous les êtres
Des liens des perturbations mentales et du karma.

Langri Tangpa
source : http://www.rabten.eu/Lojong_Ffr.htm

lundi 26 octobre 2009

Prière secrète d'un enfant à ses parents de Jacques Salomé

A tous ceux qui paniquent à l'idée d'être autoritaire envers leur enfant, ce texte est un droit de réponse passionnant.

Maman, Papa

Je vous en supplie

ne me laissez pas croire

que mes désirs sont tout-puissants.

Maman, papa,

je vous en prie

prenez le risque de me frustrer

et de me faire de la peine

en refusant certaines de mes demandes.

Maman, Papa,

c’est important

pour moi, que vous sachiez me dire non, que vous ne

me laissiez pas croire que vous pouvez être tout

pour moi, que je peux être tout pour vous.

Maman, Papa,

surtout

entendez mes désirs

mais n’y répondez pas tout de suite.

En les satisfaisant trop vite...vous risquez de les

assassiner. Confirmez-moi que j’en ai, qu’ils sont

recevables ou irrecevables

mais ne les prenez pas en charge à ma place.

Maman, Papa,

s’il vous plaît

ne revenez pas trop souvent sur un refus, ne vous

déjugez pas.

Pour que je puisse ainsi découvrir mes limites et avoir des repères clairs.

Maman, papa, même si je réagis, si je pleure,

si je te dis à toi, Maman, « méchante et sans coeur... »

reste ferme et stable

cela me rassure et me construit.

Si je t’accuse toi, Papa, « de ne rien comprendre » ne

m’enferme pas dans mes réactions.

Maman, Papa,

par pitié, même si je tente de vous séduire, résistez,

même si je vous inquiète, ne vous soumettez pas.

même si je vous agresse parfois, ne me rejetez pas.

C’est comme cela que je pourrai grandir.

Maman,

Papa vous dire aussi à chacun

que je ne suis que votre fils, votre fille.



Famille je vous aime




dimanche 25 octobre 2009

Change your mind

Si ton ennemi te frappe c'est qu'il est manipulé par ses perturbations mentales.
Dès lors, il n'y a plus d'ennemi.

vendredi 23 octobre 2009

Philosophie zen


Chercher le bonheur en dehors de soi c'est comme attendre le soleil dans une grotte orientée au nord.

"Si tu penses, tu es foutu"


Quel est ce curieux conseil que j'entends depuis des années sans le comprendre?

Je l'ai entendu, il y a bien longtemps de cela, quand je m'essayais aux planches. Maintenant, c'est mon maitre d'arts martiaux qui l'emploie comme une ritournelle.

"Si tu penses, tu es foutu".

Comme ces 6 mots peuvent sonner étrangement à l'oreille d'une personne qui a été élevée dans un milieu intellectuel! Milieu où, indéniablement, la valeur suprême était l'intelligence, où il fallait toujours s'en remettre à sa pensée avant d'agir. Connaissez vous cette phrase de la chanson d'Higelin " esprit es tu là, je vous remercie"?

Il m'aura fallu des années -autant dire un siècle d'erreurs et de recommencements- pour assimiler cette petite phrase anodine : "si tu penses, tu es foutu".

Se rendre compte que 90% de ce qui agite notre cerveau n'est pas utile, quelque soit notre degré d'intelligence, et nous encombre ce que dans le bouddhisme on appelle "esprit".

"Avoir de l'esprit" suppose souvent d'avoir l'esprit limpide. Si la pensée prédomine et est sans cesse en mouvement, à agiter nos petites neurones, il sera en réalité bien difficile d'avoir de l'esprit.

Car "avoir de l'esprit" suppose un lâcher prise, ce même lâcher prise dont on n'a recours pour aller sur scène, faire un "taolou" en kungfu (dites moi comment cela s'écrit...?), chanter sans déchiffrer une partition, lancer sa flèche en atteignant sa cible....

Loin de faire l'apologie de l'efficacité, je veux simplement rendre compte d'une expérience de vie. La métaphore du tir à l'arc me semble appropriée. Il faut parfois, viser juste, être en pleine capacité afin de ne pas rater sa cible. Si la pensée vient parasiter le geste, affluant à la surface de notre esprit pour faire entrer le doute, il devient impossible d'agir sereinement.

Il faut donc taire l'esprit "ce petit singe" dont parle les pratiquants du Bouddhisme et se jeter à l'eau en faisant pleinement confiance à l'instant, à notre intelligence de l'instant.

Cette intelligence n'est donc pas synonyme de pensée analytique, il s'agit d'une forme d'intelligence plus spontanée, animale, d'une forme d'intelligence plus vive.

Quand on réussit ce saut dans le vide, quand on arrête de se réfugier dans la pensée, on atteint généralement sa cible.